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Essai littéraire
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«Les palais de la grande vie se dressent près de nous. Ils sont habités par des rois, là par des mendiants. Thérèse de Lisieux et Marilyn Monroe. Marceline Desbordes-Valmore et Kierkegaard. Un merle, un geai et quelques accidents lumineux. La grande vie prend soin de nous quand nous ne savons plus rien. Elle nous écrit des lettres.» Christian Bobin.
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«Un homme qui dort, et presque tous les hommes dorment, est riche de son sommeil. Si la grâce lui ouvre durement les yeux, il ne verra d'abord que l'étendue de sa perte. S'il l'accepte, ce sera pour lui une vraie joie - même si cette joie peut sembler folle.»
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«Je m'égare un peu, ce livre ressemble de plus en plus à ce que ma mère me disait en me voyant sortir : tu ressembles à l'orage. Ce livre ressemble à l'orage, mais, somme toute, une promenade sous la pluie n'est jamais mauvaise, la joie y vient avec la peur.»
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Ce sont treize lettres adressées au Vous derrière lequel se dérobe la bien-aimée. L'auteur y embrasse la solitude qui ne se défaît jamais de la condition amoureuse. Une écriture cousue d'or et qui sonne comme une évidence, distinguable de toutes les autres par sa pureté. Au fil de ce monologue, l'âme - entre délivrance et tourment - se voit prodiguer quelques belles étoiles, «rayons de miel fauve» qui ne manquent pas de résonner jusqu'au coeur. C'est, depuis les années 80, ce verbe inimitable qui a permis à Christian Bobin d'acquérir la ferveur de plusieurs générations de lecteurs. Publié pour la première fois en 1987, ce titre était indisponible depuis cinq années. Cette nouvelle édition comble ce vide.
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Lisant, non pas pour savoir, non pas pour apprendre, pour accumuler, pour entasser, pour acquérir.
Non, rien de tout cela. Lisant bien plutôt pour oublier, pour se déprendre, pour perdre, pour se perdre.
Redevenant seul, infiniment seul.
«Vous seriez loin de votre vie... Un jour, dans cette absence égale, vous recevriez ces lettres, trois lettres. L'apparence serait celle d'un livre. L'auteur ce serait vous, c'est-à-dire un autre. Un passant. Une oeuvre lointaine. Personne.» Cette écriture, cristalline et frémissante, celle du premier récit d'un poète de trente ans, a quelque chose de farouche et de fragile, qui bouleverse comme une musique.
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L'homme du désastre, c'est Antonin Artaud, à qui est adressée cette longue lettre que Christian Bobin écrit avec cette trompeuse douceur qu'on lui connaît et d'où découle une méditation sur l'enfance, l'innocence, la précarité de l'existence.