Littérature argumentative
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«Les palais de la grande vie se dressent près de nous. Ils sont habités par des rois, là par des mendiants. Thérèse de Lisieux et Marilyn Monroe. Marceline Desbordes-Valmore et Kierkegaard. Un merle, un geai et quelques accidents lumineux. La grande vie prend soin de nous quand nous ne savons plus rien. Elle nous écrit des lettres.» Christian Bobin.
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«Un homme qui dort, et presque tous les hommes dorment, est riche de son sommeil. Si la grâce lui ouvre durement les yeux, il ne verra d'abord que l'étendue de sa perte. S'il l'accepte, ce sera pour lui une vraie joie - même si cette joie peut sembler folle.»
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Le Christ aux coquelicots est une lettre d'amour adressée à un Christ d'avant l'Église chrétienne, lavé de tout dogmatisme. Aux antipodes des poncifs religieux sur la puissance de Dieu, il nous fait toucher d'une manière miraculeuse à la fragilité du divin.
Par son inspiration, par sa lumière, par l'extrême pureté de sa langue, Le Christ aux coquelicots restera un livre tout à fait unique dans l'oeuvre de Christian Bobin. À qui s'adresse ce livre ? Aux amoureux pour qu'ils ne perdent pas leur amour dans le monde, et à ceux qui ne croient plus en rien parce qu'on leur a dit qu'il n'y avait plus rien ni personne dans cette vie comme dans l'autre.
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Ce sont treize lettres adressées au Vous derrière lequel se dérobe la bien-aimée. L'auteur y embrasse la solitude qui ne se défaît jamais de la condition amoureuse. Une écriture cousue d'or et qui sonne comme une évidence, distinguable de toutes les autres par sa pureté. Au fil de ce monologue, l'âme - entre délivrance et tourment - se voit prodiguer quelques belles étoiles, «rayons de miel fauve» qui ne manquent pas de résonner jusqu'au coeur. C'est, depuis les années 80, ce verbe inimitable qui a permis à Christian Bobin d'acquérir la ferveur de plusieurs générations de lecteurs. Publié pour la première fois en 1987, ce titre était indisponible depuis cinq années. Cette nouvelle édition comble ce vide.
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Le huitième jour de la semaine
Christian Bobin
- Lettres Vives
- Entre 4 Yeux
- 9 Janvier 2020
- 9782914577700
Avec Le Huitième jour de la semaine, réflexion poétique qui ressemble à un récit initiatique, Christian Bobin nous invite à un voyage intérieur où se confond l'intime et l'universel. André Comte-Sponville dans L'Événement du jeudi en décembre 1991 en avait parlé ainsi : "J'ai découvert Christian Bobin par hasard.
Une amie libraire m'avait offert un de ses livres, Le Huitième jour de la semaine, il y a une dizaine d'années, quand il était inconnu, et je sus alors ce que c'est qu'un chef d'oeuvre : un livre qui suffit à justifier qu'on ait vécu jusque-là, pour l'attendre, pour le découvrir, et cela valait la peine, oui, ou plutôt cela valait le plaisir, le bouleversant plaisir d'admirer - enfin ! - un contemporain". Il a réitéré ces propos à La grande Librairie du 4 décembre 2019.
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Lisant, non pas pour savoir, non pas pour apprendre, pour accumuler, pour entasser, pour acquérir.
Non, rien de tout cela. Lisant bien plutôt pour oublier, pour se déprendre, pour perdre, pour se perdre.
Redevenant seul, infiniment seul.
«Vous seriez loin de votre vie... Un jour, dans cette absence égale, vous recevriez ces lettres, trois lettres. L'apparence serait celle d'un livre. L'auteur ce serait vous, c'est-à-dire un autre. Un passant. Une oeuvre lointaine. Personne.» Cette écriture, cristalline et frémissante, celle du premier récit d'un poète de trente ans, a quelque chose de farouche et de fragile, qui bouleverse comme une musique.
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Il existe une loi dans le monde. C'est une loi de renoncement. C'est une loi d'amertume. Elle ne souffre aucune exception. Elle est dure, intransigeante. Elle a la dureté de ces choses apprises depuis toujours. Elle relève du mensonge des choses apprises depuis toujours, depuis l'enfance, depuis que l'on nous a fait croire que notre enfance était mortelle et que d'autres forces nous attendaient, bien plus grandes, bien plus claires. Cette loi gouverne notre vie entière.